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On s’inquiète des enfants qui passent trop de temps devant les écrans. Mais le problème touche autant les adultes, sauf qu’on en parle rarement. Une enquête récente réalisée par l’entreprise de logiciel antivirus AVG Technologies auprès de 6117 parents et enfants âgés de 8 à 13 ans nous permet d’entrevoir cette réalité sous l’angle des difficultés qu’elle engendre au sein de la famille.

C’est ainsi qu’on apprend que 50 % des parents avouent se laisser distraire par leur téléphone portable durant leurs échanges avec leurs enfants, que 36 % le consultent durant les repas alors que 28 % l’utilisent dans leurs jeux avec les enfants. 45 % des enfants trouvent, pour leur part, que leurs parents consultent trop leur téléphone et 27 % iraient même jusqu’à leur confisquer.

Il ne faudrait toutefois pas toucher au joujou de papa ou maman, car ils pourraient se fâcher comme l’a démontré une enquête parue dans la revue américaine Journal of Pediatrics. C’est après avoir remarqué la façon dont une mère préférait regarder ses vidéos sur Youtube aux sourires de son bébé dans une salle d’attente que l’enseignante en pédiatrie Jenny Radesky a décidé d’étudier l’impact des smartphones sur les liens familiaux en visitant les fast-foods de Boston.

Des parents sous la loupe…

Ce qu’elle a découvert en observant plus d’une cinquantaine de familles comprenant un ou plusieurs enfants pendant leur repas n’était pas vraiment chic. Par exemple, chaque fois qu’un parent était interrompu par un enfant alors qu’il avait les yeux rivés sur l’écran de son téléphone portable (ce qui s’est produit dans plus de 40 familles), les chances étaient grandes que celui-ci réponde de façon agressive. Une maman a même donnée un coup de pied à son enfant sous la table. D’autres ignoraient tout simplement leurs enfants ou répétaient des ordres machinalement, aucun d’entre eux n’acceptant de partager avec les enfants ce qu’ils regardaient malgré leurs demandes insistantes. Les chercheurs ont noté dans leur rapport que « les parents branchés sur leur écran sont plus susceptibles d’être irrités par les demandes des enfants et moins portés à leur donner de l’attention.»

Devant ce manque d’intérêt manifesté par leurs parents, les enfants se disent que pour obtenir une réponse, ils doivent s’agiter et crier plus fort pour être entendus. Les chercheurs affirment également que le petit a besoin d’échanger des regards avec l’adulte pour se construire et ont constaté qu’il se sent vite désorganisé quand ils se retrouve devant un visage impassible.

Une autre spécialiste américaine préoccupée par les effets de la révolution numérique, la psychologue Catherine Steiner-Adair a publié un livre intitulé The Big Disconnect: Protecting Childhood and Family Relationships in the Digital Age (La grande déconnexion: protéger les enfants et les relations familiales à l’ère numérique). Dans son ouvrage, elle sonne l’alarme à plusieurs reprises en démontrant ce qui se produit quand les enfants sont élevés par des parents avec qui ils ne peuvent connecter dans la vraie vie. Elle rapporte entre autres les propos de cette petite fille qui disait: «Je me sens ennuyeuse parce que mon père répond à tous ses textos et à tous ses appels en tout temps, même sur le télésiège.»

Rien ne peut être pire pour le bon fonctionnement de la famille que de laisser les écrans interférer dans les relations parents-enfants. Il faut savoir les laisser de côté pour combler les besoins affectifs de nos enfants en passant avec eux du temps de qualité. C’est le prix à payer pour bénéficier d’une vie familiale épanouie.

—Adapté de Quand les parents sont accros aux écrans paru sur le site du journal suisse Le temps

L’écran vous pose-t-il un défi personnellement ? Quels sont les moyens que vous pourriez prendre pour en faire un usage plus raisonnable au quotidien? Partagez vos réponses avec notre communauté.